Dossier Eusébios XXII/24

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Dossier Eusébios XXII/24

En 388, le sophiste Eusébios, ancien élève de Libanios et désormais son assistant, est menacé dans son atélie de professeur. Les curiales d'Antioche le réclament dans leurs rangs. C'est pour Libanios le point de départ d'une action de grande envergure, menée au nom de la défense de la culture : il adresse alors de nombreuses lettres à de puissants personnages de la cour.

Il faut revenir sur l'origine du différend d'Eusébios avec la curie. Dans les années 380, le sophiste est l’assistant de Libanios, dans sa classe ; en reconnaissance de ses mérites, la curie d'Antioche l’invite à suivre les traces de son oncle et à « former des orateurs » (ep. 907, 3) ; ce poste lui vaut les privilèges d'une atélie que l'empereur accepte de lui accorder. Eusébios se voit donc confier un poste de sophiste « officiel », déchargé des munera.

Au début de 388, Eusébios est pressenti par les curiales pour être le quatrième membre de l’ambassade antiochéenne qui se rend à Constantinople. Le but de cette ambassade est de remercier Théodose de sa clémence après la « révolte des statues » de 387 (Or. XXXII, 3-4). À Constantinople, Eusébios prononce deux panégyriques, l’un en l’honneur de Théodose, l’autre en l'honneur de son fils Arcadius. Cette démarche est favorable à Libanios puisqu'Eusébios rapporte une lettre impériale louant ses mérites.

Depuis sa participation à cette première ambassade de 388, Eusébios est en conflit avec la curie : celle-ci, oubliant l’engagement pris et le considérant comme curiale à part entière, œuvre en effet pour lui retirer son atélie et l'intégrer dans ses rangs. Jusqu'à l'issue de ce conflit, Eusébios bénéficie du soutien indéfectible de Libanios.

Fin 388, Eusébios, qui a refusé de participer à la seconde ambassade antiochéenne, envoyée en Italie pour féliciter Théodose après sa victoire contre Maxime, repart à Constantinople en compagnie de Cynégios pour plaider personnellement sa cause auprès de hauts fonctionnaires, l'empereur se trouvant alors en Occident. Il rentre sans avoir obtenu gain de cause.

C'est pourquoi il entreprend un nouveau voyage à Constantinople, le troisième - et le second à titre personnel - en 390. Finalement, le sophiste est « sauvé ».

Le dossier Eusébios est riche de lettres se rattachant aux divers épisodes de cette affaire.

Aucune lettre du dossier ne se rattache à la première ambassade de 388. Pourtant, Eusébios partit très certainement muni de lettres de Libanios. Mais aucune ne nous est parvenue, ce qui peut s'expliquer par le fait que la dernière partie conservée du corpus libanien débute à l' été 388 alors que cette première ambassade eut lieu plus tôt dans l'année (voir Introduction générale, La correspondance).

Pour contrecarrer les manœuvres que mènent les curiales au cours de la seconde ambassade, Libanios cherche à s'assurer de nouveau des soutiens en faveur d'Eusébios (ep. 870, 902, 903). Ces lettres demandent à leurs destinataires de continuer à œuvrer auprès des ambassadeurs pour que le sophiste conserve son immunité. Elles sont vraisemblablement portées par Eusébios lui-même. En effet le premier voyage à titre personnel d'Eusébios - accompagné de Cynégios - à Constantinople se déroule au même moment que la seconde ambassade antiochéenne (ep. 878, 879 et 880 ; lettres de recommandation).

Le second voyage personnel d'Eusébios donne lieu aux lettres 904, 905, 906, 907, 908, 909.

L'heureuse conclusion de l'affaire en 390 est suivie de lettres de remerciement : ep. 918, 919, 920, 921.

Eusébios est cité aussi dans ep. 960.