Lettre 843
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388
Lettre adressée au médecin et sophiste Magnos pour qu'il aide les émissaires d'Antioche dans le recrutement d'athlètes destinés à concourir aux Olympia d'Antioche. Libanios n'a jamais ménagé les démarches qui permettaient d'assurer la bonne tenue de ces concours, à la fois hommage aux dieux et image de marque de la cité.
Μάγνῳ
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à Magnos
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1. Ἔξεστί σοι καὶ ἀπόντι θεραπεῦσαι μεθ’ ἡμῶν τὸν Ὀλύμπιον Δία τὸν Ὀλυμπίοις παρ’ ἡμῶν ἐν Δάφνῃ τιμώμενον. ἥκουσι μὲν γὰρ οἱ διαλεξόμενοι τοῖς παρ’ ὑμῖν ἀθληταῖς καὶ πείσοντες, ὡς νόμος· δέονται δὲ τοῦ πρὸς ἅπαντα βοηθήσοντος αὐτοῖς ὅσα τε ἀρχόντων δεῖται καὶ ὅσα τῶν ἄλλων. 2. σοὶ δ’ οὐ πολλῶν ἂν δέοι πρὸς οὐδένα ῥημάτων σωφρονούσης τε τῆς Αἰγύπτου καὶ ποιούσης ἅ σοι δόξειεν ὁρώσης κἀκείνους ὑφ’ οἷς Αἴγυπτος ἐν κέρδει ποιουμένους, εἰ σοί τι χαρίσαιντο. οὐδὲν οὖν ἀδικῶ τοὺς μὲν ἄλλους ὑπερβάς, πέμψας δὲ αὐτοὺς οἷ χρῆν. 3. ἀγωνιζομένων οὖν τῶν παρ’ ὑμῶν ἡκόντων καὶ θαυμαζομένων ἐπαινέσεται μὲν ὁ Ζεὺς τοὺς δαπανωμένους ἀντιδαπανώμενος, εὑρήσει δέ τι καὶ σὸν ἐν τοῖς δρωμένοις καὶ διδοὺς ἀγαθόν τι Λητοΐῳ τῷ δείξαντι τὸν υἱὸν ἀθλοθέτην δώσει καὶ τῷ σοφῷ Μάγνῳ τῷ τοῖς ἐν ταῖς παλαίστραις εὐδοκιμοῦσι παραινέσαντι δεῦρο πλεῖν. 4. ἔχω δὲ κἀγὼ νέον τρέχειν τε καὶ λέγειν ἀγαθὸν καὶ στεφάνου τε ὁμοῦ καὶ τρίβωνος ἄξιον. | 1. Il t’est possible, même absent, de célébrer avec nous Zeus Olympien[1] qui est honoré chez nous, à Daphné, par les concours olympiques. Voici en effet arrivés ceux qui vont traiter avec les athlètes de chez vous et les convaincre, selon l’usage[2]. Ils ont besoin de quelqu’un pour les aider en tout ce qui requiert l’intervention des gouvernants et celle des autres[3]. 2. Tu n’auras besoin, face à personne, d’en dire beaucoup, car l’Égypte est pleine de bon sens et fait ce que tu as décidé, quand elle voit que ceux qui commandent l’Égypte trouvent avantageux de t’être agréables. Je ne commets donc aucune injustice si je néglige les autres et envoie ces hommes là où il le fallait[4]. 3. Si donc les athlètes qui viennent de chez vous concourent et sont admirés, Zeus louera ceux qui font la dépense en dépensant à son tour[5] et il distinguera aussi ta part dans ce qui est réalisé : s’il accorde un bienfait à Létoïos[6] qui a présenté son fils comme athlothète[7], il en accordera un aussi au sage Magnos qui a exhorté les gloires de palestre à faire voile jusqu’ici. 4. J’ai moi aussi un jeune homme habile à courir comme à parler et digne à la fois de la couronne et du manteau de philosophe[8]. |
- ↑ Les Olympia sont organisés en l’honneur de Zeus Olympien, l'un des dieux poliades d'Antioche.
- ↑ Le recrutement des athlètes concourant aux Olympia obéit à un protocole que les ambassadeurs d'Antioche ont déjà suivi par le passé. On ne sait si les athlètes étaient attirés par les récompenses espérées, par le prestige du concours auquel ils participaient ou s'ils recevaient de rélles rémunérations : les arguments économiques devaient en tout cas entrer en ligne de compte dans cette négociation.
- ↑ C'est à Magnos que Libanios demande d'aider les envoyés d'Antioche dans toutes les démarches administratives nécessaires au recrutement des athlètes. Le terme « gouvernants » peut englober gouverneurs et vicaire.
- ↑ « Là où il le fallait » signifie « auprès de toi ».
- ↑ Zeus paiera par des bienfaits ceux qui auront financé l’entraînement et le déplacement des athlètes égyptiens.
- ↑ Sur Létoïos II, voir Seeck 1906, p. 197-198. Ce personnage riche et influent (cf. ep. 877) est le destinataire d'ep. 1017 qui fait écho à ce qui est dit ici.
- ↑ Le fils de Létoïos, Cynégios, fut « athlotète » c'est-à-dire alytarque (cf. Olympia) en 388. Létoïos a financé les concours au nom de son fils.
- ↑ Allusion à Cimon.